FAST : un programme de formation en alternance en sciences et technologie pour des élèves en difficulté ou de milieux défavorisés


 

 

 

 

FAST est né d’une réflexion menée avec différents partenaires. Certains sont des centres de transfert, dont le Centre de transfert pour la réussite éducative du Québec (CTREQ) et le Centre facilitant la recherche et l’innovation dans les organisations (CEFRIO) ; mais aussi en provenance du milieu syndical, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ). Enfin, ce projet intéressait au premier chef des commissions scolaires : la Commission scolaire des Découvreurs, la Commission scolaire de la Capitale et la Commission scolaire de la Beauce-Etchemin.[[{"fid":"1255","view_mode":"default","fields":{"format":"default","field_file_image_alt_text[und][0][value]":"","field_file_image_title_text[und][0][value]":""},"type":"media","attributes":{"height":"258","width":"211","style":"width: 200px; height: 245px; float: right;","class":"media-element file-default"}}]]

FAST, c’est d’abord une recherche-action collaborative qui a offert à des élèves du 2ème cycle du secondaire de participer à différents types de formation en alternance. Deux modèles de collaboration avec le milieu entrepreneurial étaient au centre de notre attention: l’un amenant l’entreprise à l’école et l’autre les élèves dans l’entreprise. L’étude d’une durée de trois ans, réalisée auprès d’élèves en difficulté ou de milieu défavorisé de deux écoles secondaires de Québec, a permis d’approcher la question du renouvellement des rapports aux savoirs technoscientifiques et à l’école. Les questions suivantes sont au cœur du projet FAST : 1) Comment les élèves évoluent-ils dans ces nouveaux cadres de formation ? 2) Quelles sont les répercussions sur le rapport au savoir scientifique à l’école? 3) Quelles sont les conditions facilitantes et contraignantes de ce type de formation ?

Les principaux résultats obtenus sont les suivants : les participants réussissent autant. Même s’ils passent moins de temps en classe, les élèves qui participent à ces dispositifs n’ont pas vu leurs résultats académiques diminuer. FAST permet à certains élèves de donner un sens à leurs études. Les jeunes ayant participé à ces deux projets voient un sens à persévérer dans leurs études pour obtenir leur DES. FAST permet aux élèves de vivre des réussites en sciences et technologie. L’analyse des propos des élèves démontre que le projet a pour certains transformé leur vision des sciences et des technologies, les rendant notamment plus accessibles dans leur quotidien.

Le sentiment de compétence des participants s’est accru. Les participants ont pu, grâce à ces projets, apprendre des habiletés nouvelles et prendre conscience de leur capacité à fournir des efforts, lorsque la situation a un sens pour eux. Même si les activités des participants se déroulaient principalement en dehors de la classe, le projet a aussi transformé ce qui se passe en classe. Le projet a entrainé l’utilisation de nouveaux outils, l’entretien de liens avec des ressources externes à la classe et une délégation de certains pouvoirs aux élèves. Les technologies de l’information et de la communication ont permis de soutenir l’alternance, principalement à l’école. Dans le deuxième modèle, la tablette numérique a été utilisée par les élèves essentiellement à l’école, soit à des fins pédagogiques en classe, soit afin d’organiser leur travail scolaire (calendrier, courriel, etc.).  

Ce projet a permis d’explorer un modèle de formation original, susceptible d’engager les jeunes dans leur projet scolaire et dans leur projet professionnel. Surtout, il met en évidence que l’innovation dans le milieu scolaire est un processus à négocier avec les partenaires, dont l’élaboration s’effectue par des cycles d’essai/évaluation. La collaboration entre le milieu universitaire et le milieu scolaire semble fructueuse à cet égard. Cependant, l’analyse des résultats met aussi en évidence un certain nombre de défis qui ont dû être relevés par les écoles participantes, et qui soulèvent des questions encore non résolues.

 

Sylvie Barma et Marie-Claude Bernard