Bourses Laure-Gaudreault - GagnantEs 2011


Félicitations aux trois personnes gagnantes !

Conscientes de leur engagement en faveur de la réussite éducative, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ) et la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) ont créé le programme de bourses Laure-Gaudreault en appui au développement de la recherche et de l’intervention en éducation. Le programme comprend trois bourses d’un montant de 2 500 $ offertes par la CSQ, l›AREQ et la FSE pour 2010-2011.

Ce programme de bourses se réalise en partenariat avec le Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (CRIRES) qui assure la gestion scientifique du programme (définition des thèmes de recherche et sélection des projets). L’évaluation des dossiers de candidature se fait à l’aveugle. Les dossiers sont caviardés de façon à ce que les personnes qui évaluent ne puissent reconnaître le nom de la candidate ou du candidat. Ce n’est qu’à la toute fin que sont révélés les noms des gagnantes et gagnants. 

Le comité d’évaluation des demandes était composé, cette année, de Serge Desgagné, de Philippe Tremblay, de Carine Rousseau (étudiante de 3e cycle) et de Denyse Lamothe. Lorsque nous avons dévoilé les noms à la fin de la séance d’évaluation, nous avons eu l’agréable surprise de constater que deux gagnantes étaient des membres étudiants du CRIRES. Il s’agit de Jessy Marin, supervisée par Pauline Sirois, et de Rosalie Poulin, supervisée par Claire Beaumont. Félicitations à nos gagnantes. Le troisième gagnant est Christian Dumais, étudiant au doctorat à l’Université du Québec en Outaouais. 

Vous trouverez ci-dessous, un bref résumé des projets de recherche gagnants.

1. Jessy Marin, membre du CRIRES

Étudiante au doctorat en psychopédagogie à l’Université Laval

Le projet de madame Jessy Marin s’intitule L’influence d’une approche pédagogique intégrée et différenciée sur la compétence orthographique d’élèves du deuxième cycle du primaire.

Il est connu que la maîtrise de la lecture et de l’écriture joue un rôle primordial dans la réussite scolaire et dans l’insertion sociale et professionnelle ainsi que dans la participation active d’un individu dans sa communauté. En matière orthographique, les recherches démontrent qu’il est favorable que cet enseignement soit intégré à une activité complexe et signifiante d’écriture au cours de laquelle l’enfant bénéficie d’accompagnement et de soutien ajustés à ses besoins. Le projet de doctorat de madame Marin vise justement à développer une approche de l’enseignement de l’orthographe qui tient compte de ces éléments. Dans cette approche, l’enseignant ou l’enseignant place les élèves en contexte d’écriture, les observe  puis analyse et interprète ses observations dans le but de les accompagner et de les soutenir adéquatement. L’enseignante ou l’enseignant circule dans la classe et amène certains élèves à s’exprimer à l’égard de leurs écrits. Il intervient individuellement au niveau des représentations erronées dans le but de les faire évoluer. De plus, il propose aux élèves des activités différées afin de les amener à mettre en pratique de façon plus soutenue certains éléments qui leur posent problème.

Afin d’expérimenter cette approche, Jessy Marin a formé un groupe expérimental et un groupe témoin, constitués respectivement de deux classes d’élèves du deuxième cycle du primaire. Les enseignantes et enseignants des classes expérimentales ont suivi une formation alors que ceux des groupes témoins poursuivent leurs activités habituelles. Avant et après l’expérimentation, les élèves réaliseront une dictée lacunaire ainsi qu’une production écrite. De plus, des entrevues seront menées auprès des enseignantes et enseignants et des élèves dans le but de mieux saisir la réalité des individus et d’avoir une compréhension plus riche des phénomènes à l’étude. L’analyse des données quantitative et qualitative permettra de vérifier les retombées de l’utilisation de l’approche pédagogique sur divers aspects de la compétence orthographique des élèves qui en bénéficient.

2. Christian Dumais

Étudiant au doctorat en éducation à l’Université du Québec en Outaouais

Le projet de monsieur Christian Dumais s’intitule Élaboration d’une progression des objets d’enseignement/apprentissage de l’oral en classe de français langue première qui s’appuie sur le développement cognitif des élèves de 6 à 17 ans.

Plusieurs recherches effectuées en didactique de l’oral au cours des dernières années révèlent que les enseignantes et enseignants ressentent un profond malaise à enseigner et à évaluer l’oral. Du côté des élèves, ils affirment souvent ne pas connaître les critères d’évaluation lorsque les enseignantes et enseignants les évaluent. L’une des principales raisons expliquant ces problèmes réside dans la difficulté pour les enseignantes et enseignants à cerner les objets d’enseignement/apprentissage de l’oral et à savoir quand les enseigner et les évaluer en fonction du développement cognitif des élèves. Dans l’enseignement actuel du français, aucun programme ou progression ne tient clairement compte du développement cognitif des élèves. Or, on ne peut enseigner un objet d’enseignement/apprentissage de l’oral à un élève qui n’aurait pas les capacités cognitives nécessaires. Malgré les nombreuses recherches menées sur divers objets d’enseignement/apprentissage de l’oral en fonction du développement cognitif des élèves, aucune synthèse des résultats de ces recherches n’a été effectuée à ce jour qui proposerait une progression de l’oral s’appuyant sur le développement cognitif des élèves. C’est à cette tâche que Christian Dumais propose de s’attaquer dans sa thèse de doctorat en utilisant comme méthodologie de recherche l’anasynthèse (processus d’élaboration d’un modèle) et l’analyse de contenu. À terme, il proposera une progression chronologique des objets d’enseignement/apprentissage de l’oral en classe de français langue première en fonction d’une typologie de ces objets ainsi que d’une taxonomie du développement cognitif des élèves de 6 à 17 ans. Puis il validera son modèle auprès de trois chercheuses et chercheurs du domaine à l’aide d’un questionnaire et auprès d’enseignantes et d’enseignants et de conseillères et conseillers pédagogiques du primaire et du secondaire à l’aide d’une grille de validation avec justifications.

3. Rosalie Poulin, membre du CRIRES

Étudiante au doctorat en psychopédagogie à l’Université Laval

Le projet de madame Rosalie Poulin s’intitule Étude des facteurs relatifs à la réussite scolaire et à la diplomation des élèves de cinquième secondaire victimes de violence à l’école.

Bien que le décrochage scolaire soit un processus pouvant s’échelonner sur plusieurs années, le MELS (ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, 2009) rapporte que plus du quart des élèves qui abandonnent leurs études prennent leur décision après avoir débuté leur 5e année du secondaire. Par ailleurs, des recherches ont démontré que le fait d’avoir été victimes de violence à l’école constitue un des facteurs ayant contribué au décrochage scolaire de plusieurs élèves. Or, les statistiques évaluent à 25 % le nombre d’élèves de la fin du secondaire qui en seraient victimes. Bien que des liens aient été démontrés entre le décrochage scolaire et la victimisation, la question n’a pas encore été étudiée dans le but de savoir si la victimisation par les pairs en cinquième secondaire pouvait affecter la réussite scolaire des élèves victimes au point de nuire à leur diplomation. Intriguée, madame Poulin s’est intéressée à comprendre davantage ce que vivent les élèves de cinquième secondaire afin de connaître les facteurs qui font en sorte qu’ils décident d’abandonner leurs études, même si près du but. La question est d’autant plus pertinente qu’elle pourrait apporter un éclairage supplémentaire sur la question de la réussite scolaire des garçons, puisqu’on sait que 35 % d’entre eux, comparativement à 26 % des filles, quittent l’école sans diplôme d’études secondaires (MELS, 2008) et que les garçons sont aussi plus souvent victimes de la violence de leurs pairs que leurs consœurs.

Madame Poulin poursuit l’objectif de vérifier s’il existe un lien réel entre la victimisation et la réussite scolaire en cinquième secondaire et d’identifier les similitudes et les disparités sur le plan de la victimisation et des autres facteurs de réussite entre les victimes et les non victimes. Un questionnaire autorapporté sera administré à environ 1 500 élèves de cinquième secondaire de la grande région de Québec. Les résultats de l’étude de Rosalie Poulin pourraient avoir des retombées sur les politiques scolaires québécoises visant la persévérance scolaire et la prévention de la violence à l’école, la formation initiale et continue des maîtres et la création de matériel pédagogique ou d’intervention visant à optimiser les chances de diplomation de tous les élèves, et particulièrement des plus vulnérables, comme c’est le cas des élèves victimisés.